Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol                                       LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE

 

 

L'OCCUPATION DU SOL AU MOYEN AGE SUR LE PIEMONT NORD DE LA MONTAGNE NOIRE (TARN)
Sylvie CAMPECH*

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Tiré de la publication parue sur « ARCHEOLOGIE DU MIDI MEDIEVAL – Tome VII – 1989.

RETOUR "VILLES_ET_VILLAGES" - DURFORT -

Les recherches sur l'occupation du sol sur le piémont nord de la Montagne Noire étaient jusqu'à présent de caractère monographique.
Depuis 1988, nous tentons de rassembler et de lier entre elles toutes ces recherches dans un travail de synthèse archéologique.
Cet article se propose de présenter à la fois un état de la documentation disponible et un bilan des connaissances que l'on a pu en tirer. Cette première approche permet d'avancer les grandes lignes de l'occupation du sol depuis l'Antiquité jusqu'au Bas Moyen Age
 
The research on the ground occupation on the northern piedmont of the Montagne Noire, was up till now of a monographical character. Since 1988, we have been trying to collect and connect together all this research in an archaeological synthesis.
This article intends to present simultaneously a summary of the available documentation, and a survey of the knowledge which can be drawn from it. This first approach allows an idea to be obtained of the ground occupation from antiquity to the low Middle Ages.

 

La recherche archéologique sur la région étudiée se résume actuellement, pour la période concernée (le Moyen Age), à quelques prospections éparses et à trois fouilles programmées. Il n'existe aucun travail de synthèse archéologique et historique. Il nous a semblé intéressant de faire un bilan des connaissances archéologiques sur l'occupation du sol au Moyen Age (soit du V° siècle au XV° siècle), qui puisse servir de base à une recherche plus approfondie.
Ce « travail d'approche » s'est effectué dans les limites d'une étude universitaire, sur deux ans (1).
Le cadre de cette enquête correspond au piémont nord de la Montagne Noire qui sert de limite méridionale au département du Tarn. Onze des communes qui se partagent le versant font l'objet de l'étude. Ce qui correspond à une zone de 20 km d'Est en Ouest (entre Mazamet et Soréze) sur 5 à 6 km de pente (du Sud au Nord).



(1) Cet article présente les conclusions auxquelles nous sommes parvenus dans notre mémoire de maîtrise « L'occupation du sol du piémont nord de la Montagne Noire au Moyen Age : enquête archéologique et documentaire » sous la direction de MM. Y. Bruand et G. Pradalié, Toulouse-le-Mirail, juin 1988. Pour toutes précisions sur les sites qui appuient ces résultats, nous renvoyons à l'inventaire de la page 10 à 155.
Je tiens à remercier M. G. Pradalié de son aide apportée à l'élaboration de cet article.

 

LE CADRE GEOGRAPHIQUE.

 

Géographiquement, nous nous trouvons à l'extrémité sud-ouest du Massif Central.La Montagne Noire se présente comme un long ruban est-ouest de terrain préhercynien, détaché du massif de l'Agout (situé au Nord) par la grande faille de Castres (appelée aussi de Mazamet) qui traverse d'Est en Ouest une grande part de l'extrémité méridionale du Nous sommes là, au contact d'un massif ancien métamorphique et cristallin élevé, mais fortement aplani, avec un bassin sédimentaire du quaternaire (David 1925 et Viala 1967: 2 - 39). Ce massif culmine entre 570 et 660 m (pour les premiers sommets rencontrés). A ses pieds, la plaine s'étale entre 200 et 220 m d'altitude. Entre ces deux types de relief, le ver cadre de notre étude, accuse une grande variété de formes. A l'Ouest, entre Soréze et Verdalle, la pente fortement inclinée, est accidentée de replats et de ruptures de pente. Les vallées étroites et profondes divisent ce massif en une série de plateaux élevés : de Soréze, Berniquaut, Saint-Chipoli, Saint-Ferréol, Contrast). Le glacis reliant l'escarpement de ces plateaux calcaires à la plaine se développe progressivement le passage n'est pas brutal. Sur la commune d'Escoussens, on retrouve les paliers qui forment le versant, mais ici, plus de plateaux, les étages sont légèrement vallonnés. L'altitude de ces « collines » décroît en descendant vers la plaine. Entre Escoussens et Mazamet, le versant se dresse brusquement, dominant la large vallée du Thoré. Plus on s'éloigne vers l'Est et plus l'escarpement est abrupt. Les vallées y sont étroites et profondes, elles n'ont que peu entamé le massif. La végétation qui recouvre ce relief est de trois types : la plaine et le bas du versant sont les domaines de la culture céréalière et de la prairie qui monte à près de 300 m d'altitude. Puis la forêt prend le relais, elle couvre le haut des pentes et les sommets. Les causses calcaires connaissent eux, la broussaille et l'herbe rase qui sert de pâturages aux moutons.

LES METHODES UTILISEES.

Le fait que la recherche entre dans le cadre d'une étude universitaire en temps limité, a obligé à faire un choix dans les méthodes utilisées.

Dans un premier temps, nous avons cherché à établir un inventaire archéologique.

Dans ce but, la bibliographie a été notre principale source de documentation. Le dépouillement systématique des archives anciennes n'ayant pu être effectué, elle nous a fourni les sources médiévales écrites connues pour la région.

 Ces dernières sont limitées à la fois en nombre et géographiquement. Certains sites apparaissent privilégiés ; l'abbaye de Soréze, Dourgne et Hautpoul semblent monopoliser la documentation écrite. Mais en majorité, on ne dispose que d'un seul texte et qu'une seule date par site. Difficile alors de fournir une chronologie même relative de leur occupation.

Autre difficulté dans l'utilisation des textes, le vocabulaire. Le manque de documents ne permet pas de préciser (par analogie ou comparaison) le sens de certains termes médiévaux.

Nous le verrons, la traduction de mots comme « castrum », « castellum », fait problème.

Le scribe entend - il fortification castrale ou villageoise ? De même il nous est difficile de saisir l'évolution de ce vocabulaire à travers les époques.

Dans la recherche de sources un intérêt particulier a été porté aux plus récentes.

 

Des compoix, neuf ont été lus sur douze répertoriés, ils datent en majorité de la première moitié du XVII° siècle, les trois plus anciens ont été rédigés dans la deuxième moitié du XVI° siècle. Ils ont été d'un grand secours, aussi bien pour préciser la situation des sites, que pour confirmer leur nature. Par exemple, ils mentionnent la présence de fortifications villageoises disparues ou associent un hagiotoponyme oublié à un cimetière ou une église disparus confirmant ainsi l'existence d'un lieu de culte.

Les documents figurés, tels que les cadastres napoléoniens (dressés pour la région entre 1832 et 1837), les rares plans terriers encore conservés pour certaines communes (trois communes sur onze) (2) et diverses cartes, plans, croquis du XVIII° siècle, ont permis essentiellement d'analyser la topographie de l'habitat groupé.

Assez mal secondés par les documents écrits et cartographiques, nous nous sommes reportés sur la toponymie et les dédicaces d'églises.

L'apport de ces éléments est à prendre avec prudence. Un toponyme, de même que le vocable d'une église, ne peut à lui seul fournir d'indication chronologique et typologique (ils ne peuvent ni dater un site, ni en préciser sa nature). Il faut les associer à des indices plus concrets (archéologique ou documentaire par exemple), pour apprécier leur valeur.

 Mais là où manquent les documents écrits, toponymes et vocables sont à considérer avec intérêt.

Parallèlement à l'enquête documentaire, a eu lieu une enquête sur le terrain. Là aussi, l'étude a été limitée par le temps.

 

2) Dourgne : A.D.T. (Archives Départementales du Tarn), E 1537 « Plans terriers adaptés du XVIII° siècle

Escoussens : A.D.T. 114, « Plans terriers du village », XVIII° siècle.

Massaguel : Archives Privées, « Plans terriers du village et du château, XVIII°  

 

La recherche repose essentiellement sur la lecture des rapports de fouilles, sondages et prospections déjà effectués. Les informations recueillies sont de qualité très variable et demanderaient parfois des précisions, voire même des vérifications. Sur 83 sites recensés (toutes époques confondues) 3 sites (Berniquaut, Saint-Chipoli et Durfort) ont fait l'objet de fouilles archéologiques récentes. D'autres sites (nécropole de la Bosse près de Labruguière, villa et nécropole de la Garrigole (commune de Soréze) sont à classer dans les fouilles anciennes (du XIX° siècle) souvent peu utilisables.Le travail sur le terrain que nous avons fourni personnellement se limite à des parcours de sites et à des relevés des structures apparentes, indispensables pour analyser leur topographie. Au total, les informations sont très inégales selon certains sont richement documentés (Berniquaut, Soréze, Dourgne), d'autres sont tout juste identifiés. La pauvreté des sources écrites et des recherches archéologiques oblige à rester très prudent sur la date de leur occupation. De ce fait, les conclusions sur le peuplement de la région qui ressortent de cette étude attendent d'être précisées. On peut toutefois brosser à travers cette première enquête les grands traits de son histoire.

L'OCCUPATION PROTOHISTORIQUE.

Comprendre l'occupation d'une région à une époque donnée, c'est d'abord établir ses relations avec les périodes antérieures. On observe dès le Paléolithique Supérieur une présence humaine qui se localise essentiellement sur les massifs calcaires propices à la formation d'abris naturels. Plaines et vallées restent peu fréquentées (fig. 1).

Malheureusement, nos connaissances (découvertes fortuites, ramassages en surface) ne permettent de préciser la nature de cette occupation.Les trouvailles archéologiques se multiplient pour les périodes de l'Age du Bronze et du Fer et semblent attester une occupation plus dense de la région.

 

Ces civilisations ont privilégié les sites de hauteur (fig. 1) : le causse de Labruguière (la grotte d'En Gasc, le tumulus du Lardicou) et ceux du versant nord. Ainsi, Saint­Chipoli, Saint-Ferréol, Saint-Barthélémy et Berniquaut ont tous connu une présence protohistorique ; soit dans les grottes situées sur les versants des causses, soit sur leur sommet.

Toutefois, seules les fouilles de Berniquaut attestent « d'un habitat permanent et organisé » au plus tard vers le VIle siècle avant notre ère (Lautier 1977).

 

UNE OCCUPATION ANCIENNE

 

Avec la colonisation romaine et l'instauration de la « pax romana », la population semble abandonner les sites de hauteur pour s'installer dans la plaine et  le Piémont. Ainsi, Berniquaut ne connaît pas d'occupation gallo-romaine durant l'Empire, le site semble quasi-déserté entre le ler et le II° siècle après J.-C. (Lautier 1977).

En revanche, de nombreux vestiges associés à des voies dites antiques, attestent une présence gallo-romaine dans la plaine et sur le bas du versant.

Ces voies se répartissent ainsi : la première venant de l'Est longe la rive gauche du Thoré qu'elle traverse au guet de Gasinet (commune de Labruguière), puis elle monte sur le causse pour rejoindre Castres. Cet itinéraire correspondrait à la voie secondaire rejoignant Béziers (Baeterrae) à Cahors (Divona) (Berges 1987).

Un second chemin vient de Viviers-les-Montagnes, passe par Verdalle et longe le Piémont jusqu'au Pont Crouzet (com. de Soréze) où il bifurque pour rejoindre Revel (Morsanglière 1971). Ces voies de direction Est-Ouest sont coupées perpendiculairement par d'autres.

Ainsi, la Saissaguaise (commune de Saint-Amancet) qui de Largadiolle arrive à la Montagnarié (communede Dourgne) , emprunte la vallée du Baylou (commune de Dourgne) pour rejoindre Arfons ; même la « Carrierasse » venant de Couffinal (commune de Revel

 

reprend la voie Verdalle/Revel près de Soréze. A proximité du Pont Crouzet, un chemin quitterait la voie secondaire pour monter à Berniquaut et suivrait la crête de la montagne pour rejoindre   vraisemblablement l'axe Arfons/Saissac (Guilbaut, Landes 1975 : 130-132). >Les quelques sondages effectués sur ces voies près d'En Calcat (commune de Dourgne) en 1976 et près d'En Gasc (commune de Labruguière) en 1987, n'ont pu confirmer leur origine gallo-romaine. Le matériel trouvé est peu significatif : deux tessons de céramique vernissée sur le revêtement de la voie près d'En Calcat (3),une monnaie franque sur la voie d'En Gasc (Nègre, Sole 1987). Toutefois, leur désignation « lou cami ferrat », la « carrierassa », font référence à des chemins pavés, souvent rattachés à des voies antiques (Berges 1987: 47-63).  De même, on note la présence de chapelles et d'églises le long de ces chemins, qui nous révèlent leur réutilisation au Moyen Age. Enfin, certains ont été pris comme limites communales; c'est le cas pour Labruguière/Caucalières et pour Soréze/Durfort. Peut-être avons nous là un indice supplémentaire qui renforce l'hypothèse de voies antiques ou tout du moins antérieures au Moyen Age.

 

L'autre argument souvent repris pour démontrer l'antiquité de ces voies est la présence de vestiges gallo-romains qui les jalonnent.

 

 

Ainsi, au sud de la voie qui mène à Castres, on trouve Fontalban, Mirabel, EnGasc, le Colombier (4).

 La voie Verdalle/Revel est associée aux sites d'En Rivals, En Calcat, En Séguier, la Garrigole (5).

 Les trouvailles se limitent à quelques tessons d'amphores, de céramiques, des tegulae et parfois des monnaies. Ces indices archéologiques     indiquent une occupation dès le I°s. avant J.-C., jusqu'au II° s. après J.-C.

 

Passée cette date, on note un hiatus documentaire jusqu'à la fin du III° siècle - début IV°, période qui correspond à la réoccupation de       Berniquaut (Lautier 1977: 180-191).

 

Toutefois, rien n'autorise à voir dans cette absence d'indice une coupure dans l'occupation de la région. La localisation de ces sites de plaine et de bas de versant, près d'une voie, sur des zones cultivables et proches d'un cours d'eau, incite les historiens locaux à y reconnaître des villae.
 Précisons que d'autres recherches seraient nécessaires pour confirmer cette hypothèse.

Le nombre de vestiges connus actuellement et leur dispersion semblent traduire une occupation assez dense de la région à l'époque antique. L'habitat gallo-romain a privilégié la plaine jusqu'au pied du versant. Cette installation a dû nécessiter le défrichement de ces zones afin de les cultiver.

 

(3) R.P. Pierre-Marie DE LA MORSANGLIERE, Rapport de sondage de 1976, D.A.H.,Toulousev

(4) Fontalban, commune d'Aiguefonde. Mirabel, En Gasc, Le Colombier, commune de Labruguière.

(5) En Rivals, commune de Verdale En Calcat et En Séguier, commune de Dourgne La Garrigole, commune de Soréze.

 

LE HAUT MOYEN AGE : CONTINUITE

L'étude de l'occupation au Haut Moyen Age est d'une approche délicate. Les textes sont rares ; deux pour la région concernée : l'acte de fondation de l'abbaye de Soréze vers 816 (6) et un acte de donationconcernant Dourgne, vers 960 (7). Les vestiges archéologiques ne sont pas beaucoup plus nombreux. On ne connaît actuellement que trois nécropoles attribuables au Haut Moyen Age : celle de la Bosse près de Labruguière (8), celle de la Garrigole (commune de Soréze) (Caraven-Cachin 1872.- p. 81-86) et peut-être une troisième à la Rivière, hameau près de Soréze, où une sépulture en pleine terre associée à une boucle « franque » a été trouvée (9). Quatre camps de hauteur ont peut-être été inventoriés, mais le manque de recherches sur ces sites rend leur identification sujette à confirmation. Enfin les églises constituent pour la région l'indice d'occupation le plus fréquent (30 églises à vocable ancien).

 

(6) Dom. DEVIC et Dom. VAISSETTE, Histoire générale du Languedoc. Toulouse, 1878-1882 (H.G.L.), T. IL, coll. 111.

(7) H.G.L. T.V. col. 237, « Testament de Hugue, évêque de Toulouse ».

(8) Trois sarcophages mérovingiens furent découverts en

 

5.1. Les lieux de culte.

 

En l'absence de document écrit et archéologique sur ces lieux de culte, on ne peut que se reporter à leur vocable, pour approcher leur datation. Les connaissances actuelles sur le sujet et que nous empruntons à MM. M. Aubrun et M. Roblin (Aubrun 1986, Roblin 1978) (10), nous ont permis d'avancer une première classification. Deux groupes se distinguent : les vocables d'époque mérovingienne (personnages des écritures, martyrs) et ceux de l'époque carolingienne (évêques mérovingiens). Dans ce classement sont pris en compte les dédicaces d'églises paroissiales, chapelles ou abbayes, actuelles ou disparues, ainsi que les hagiotoponymes. Ces derniers sont à manipuler avec précaution, pour certains on a pu prouver leur relation avec un édifice religieux (Saint-Etienne de Dourgne, Saint-Eluthère de Soréze d'autres, simples hagiotoponymes demandent à être identifiés en tant que lieux de culte. Les dédicaces à des saints du premier groupe sont au nombre de 12 + 6 hagiotoponymes.

 

TABLEAU N° 1
Eglises à vocable mérovingien.

 

Nbr

Vocables

Identité du saint

Communes

2

Saint-Etienne

Protomartyr

Dourgne, Durfort

1

Saint-André

Apôtre

Aussillon

1

Saint-Barthélémy

Apôtre

Saint-Amancet

1

Saint-Sauveur

 

Mazamet

1

Saint-Hipollyte

Martyr italien  (III° siècle)

Dourgne

1

Sainte-Cécile

Martyre romaine

(III` siècle)

Labruguière

1

Saint-Félix

Martyr espagnol

(III° siècle)

Labruguière

1

Saint-Saturnin

1-évêque-martyr

de Toulouse

(ai« siècle)

 

 

Escoussens

1

Saint-Thyrs

Martyr gaulois (?)

Labruguière

1

Saint-Martin

Evêque et

confesseur

de Tours

(IV° siècle)

Soréze

 

TABLEAU N° 2
Hagiotoponymes mérovingiens.

 

Nbr

Hagiotoponymes

Identité du saint

Communes

1

Saint-Etienne

Protomartyr

Aiguefonde

1

Saint-Félix

Martyr espagnol

(III* siècle)

Massaguel

1

Sainte-Colombe

Martyre gauloise

(III° siècle)

Aussillon

 

A cette liste de lieux de culte et hagiotoponymes d'époque mérovingienne, on peut en ajouter quatre autres, non identifiés mais que l'on peut supposer du Haut Moyen Age : Saint-Aulhéry (Soréze) : l'hagiotoponyme serait peut-être une déformation de Sainte-Eulalie martyr de Barcelone du IV° siècle. Saint-Eluthère (Soréze), vocable non identifié, lié topographiquement à Saint-Aulhéry. Saint-Clette (Soréze), hagiotoponyme non identifié et mal localisé. Uzès du VI° siècle. Parmi les vocables d'époque carolingienne, deux sont à mentionner : Saint-Hilaire de Labruguière et Saint-Michel (commune de Soréze). En revanche, on compte quatre hagiotoponymes de la même époque.

 

TABLEAU N° 3.
Hagiotoponymes carolingiens.

  

Nbr

Hagiotoponymes

Identité du saint

Communes

2

Saint-Amans

Evêque de Rodez

au siècle

Dourgne

Saint-Amancet

2

Saint-Alby

Evêque d'Angers

au VIe siècle

ou

martyr gaulois

honoré à St-Pons

de-Thomières

au IX, siècle

Aiguefonde

Durfort

 

Nous classerons dans un troisième groupe les églises dont les vocables entrent à la fois dans les deux groupes précédents Saint-Pierre (2: Aiguefonde, Dourgne), Sainte-Marie (1 : Soréze), Saint-Jean-Baptiste (2: Caucalières, Verdalle), Saint-Jean l'Evangéliste (1: Massaguel).  Pour ces six cas, il est difficile de proposer une fourchette chronologique. Mais deux d'entre eux sont à coup sûr antérieurs à l'an mil.La confrontation avec les sources écrites ne laisse aucun doute : l'abbaye Sainte-Marie de Soréze, pour laquelle nous possédons l'acte de fondation (vers 816) et l'église Saint-Pierre de Dourgne mentionnée dans la deuxième moitié du X° siècle, nous donnant ainsi pour cet édifice un terminus postquem. Il serait nécessaire de faire le type de confrontation pour chaque vocable et chaque hagiotoponyme. Nous l'avons précisé en introduction, la dédicace n'est qu'un indice. Il faut l'appuyer sur d'autres observations concernant par exemple l'existence ou la proximité de sites antiques.

 

Ainsi, parmi les lieux de culte énumérés, deux peuvent être associés à ces vestiges archéologiques d'époque antique.

 Saint-Jean de Verdalle et Saint-Félix de Massa­guel se trouvent situés près d'un habitat gallo-romain.

 D'autres jalonnent les «voies romaines»: Sainte­ Colombe (Aussillon), Saint-Estèphe (Aiguefonde), Saint-Pierre de Frontze (Aiguefonde), Saint-Estèphe (Dourgne), Saint-Aulhéry et Saint-Eluthère de Soréze (mais l'antiquité de ces voies, rappelons-le, reste à confirmer).

Tous ces exemples appartiennent aux dédicaces et hagiotoponymes mérovingiens, et leur localisation va dans le sens d'une datation haute. Malheureusement, de telles observations ne touchent qu'une minorité de lieux de culte (8 sur 30).

Si l'on retient la taille des paroisses comme critère chronologique (Aubrun 1986: 39-41), on peut distinguer les paroisses anciennes des paroisses plus récentes.

 Ainsi, celles patronnées par les saints du Haut Moyen-âge (mérovingiens ou carolingiens) se repèrent par leurs dimensions relativement vastes et leur forme régulière. Elles s'étirent suivant une direction nord-sud,

 

  englobant à la fois une zone de montagne et une zone de plaine.

 Leur territoire est resté compact et leurs limites sont parfois naturelles ; constituées par un ruisseau ou une rivière (Caucalières, Aiguefonde/Labruguière, Escous­sens/Verdalle), par une crête (Mazamet/Aussillon) ou également par une voie ancienne (Caucalières/Labru­guière, Soréze/Durfort).

Elles sont nettement différenciables des paroisses plus récentes (telle Montmoure), plus petites et irrégulières dans leurs limites.

Bien qu'on ne puisse affiner leur datation, il reste intéressant d'observer la répartition de ces lieux de culte et hagiotoponymes à vocable ancien (fig. 3).

On note, tout d'abord, la prédominance des voca­bles mérovingiens (18 sur 30, sans compter les Saint ­Pierre et Saint-Jean-Baptiste). Leur répartition est inégale.

 La plupart des lieux de culte se sont implantés dans la plaine et le bas du versant. Mais on en trouve quelques-uns sur les hauteurs. C'est le cas de Saint ­Barthélémy (commune de Saint-Amancet, altitude 400 m), Saint-Chipoli (commune de Dourgne, altitude 522 m) et Saint-Sauveur d'Hautpoul (altitude 412 m).

 

Vocable des Eglises paroissiales de la rEgion EtudiEe 

 

 

Les églises et hagiotoponymes carolingiens moins nombreux sont, eux, localisés uniquement dans la plaine et au pied de la pente. Ils ne sont pas isolés, ils s'ajoutent aux précédents, sur la carte de situation, on observe des zones de concentration.  A Aiguefonde par exemple, Saint-Alby s'ajoute à Saint-Estèphe et à Sainte-Colombe. De même à Dourgne, les églises Saint ­Estèphe et Saint-Hippolyte sont complétées par les églises ou chapelles de Saint-Pierre, Saint-Stapin et Saint­Ferréol. On remarque le même phénomène à Soréze. Ces groupements de lieux de culte sont difficiles à interpréter. Doit-on voir là un renforcement du réseau paroissial mérovingien devenu insuffisant devant l'augmentation du nombre des fidèles (Aubrun 1986: 39-41). Ces observations sont trop imprécises, en particulier sur le plan chronologique, pour fixer les étapes de la christianisation de la région. Mais on s'arrêtera un moment sur le problème des églises et des sites de hauteur.>

 

 

Aussillon
Aiguefonde
Ca
ucalières 
D
ourgne  
Durfort
Escoussens Labruguière

Massaguel 
Mazamet 

Saint-Amancet
Soréze
Verdalle  

Saint-André
Saint-Pierre

Saint Jean-BaptisteSaint-Pierre
Saint-Étienne
Saint SaturninSaint-Thyrs

Saint-Jean
Saint-Sauveur
Saint-Barthélemy
Saint-Martin
Saint Jean Baptiste

 

 

(11) H.G.L., T. II, col. 111. 

(12) C. BRUNEL, Anciennes chartes en langue provençale : recueil des pièces originales antérieures au XIII° siècle. Genève, 1973, p. 179, n° 171.

(13) PIERRE-DE-VAUX-DE-CERNAY, Historia Albigensis. Paris, 1926-1939, vol. II, p. 1-3. (14) H.G.L., T.V., col. 1046, en 1141. (15) Le plus ancien toponyme est « Virdiminus » (ou Verdun) : formation gauloise, composé de dunum qui signifie « colline », « forteresse » et d'un préfixe vir (= homme ?). A partir du XII° siècle, on trouve dans les textes le nom de femme germanique « Brunihild ». Se reporter à l'article de E. NEGRE 1968, p. 379-380.

 

 

 

 

PLAN SCHEMATIQUE DES RUINES DE SAINT BARTHELEMY

BERNIQUAUT

 

 

5. 2. Des camps de hauteur ?

 

Des quatre sites perchés répertoriés, Saint-Sauveur d'Hautpoul, Saint-Chipoli (commune de Dourgne), Berniquaut (commune de Soréze) et Saint-Bathélémy (commune de Saint-Amancet), deux ont fait l'objet de fouilles partielles (Berniquaut et Saint-Chipoli). A l'exception de Berniquaut mentionné en 816 (11), nous ne possédons aucun document écrit sur ces sites, tout du moins pas avant la fin du XII° siècle (première mention de Saint­Chipoli: 1179 (12), de Saint-Sauveur: 1222 (13)).

 

Ce manque d'information à la fois documentaire et archéologique rend difficile leur datation.

L'analyse topographique permet-elle de préciser leur identité et leur date d'occupation ?

Ces sites ont de nombreux points communs qui tendent à les associer à un même phénomène. Ils sont tous établis sur les crêtes dominant au Nord la plaine et à l'Ouest une vallée un choix dû au hasard de la topographie des lieux ou guidé par la volonté de l'homme

?

Ils occupent tous les quatre un éperon barré. Les défenses naturelles des lieux ont été renforcées ou complété par des aménagements artificiels (murs, fossés, levées de terre).  

On trouve par exemple à Saint­Barthélémy (fig. 4), à la fois des murs en pierres sèches, une levée de terre qui ferme le site au Nord-Ouest et un fossé qui le protège au Sud-Est.

Berniquaut (fig. 5) possède des pans de remparts construits en opus reticulum, technique héritée de l'antiquité.

Saint-Chipoli était protégé à l'Ouest par des fossés jumelés et deux levées de terre supportant un mur de rempart.

 

La plupart sont accompagnés d'un espace libre : un plateau naturel (Saint-Chipoli) qui à Berniquaut a été protégé par une levée de terre et un mur d'enceinte, ou un enclos aménagé comme à Saint-Barthélémy (situé au bas de l'éperon) (fig. 4, 5).  On ne peut déterminer sans recherches approfondies (fouilles ou sondages), la fonction de ces zones qui apparaissent actuellement libres de toute construction. Plusieurs hypothèses peuvent être proposées : s'agissait-il de zone réservée à la culture ou à l'élevage ?

 

L'enclos de Saint-Barthélémy était encore cultivé il y a une vingtaine d'années. On peut également voir dans ces espaces libres des lieux pouvant accueillir une population venue se réfugier auprès de la forteresse, dans les moments de crises. On pourrait aussi y reconnaître des lieux d'échanges ; de vastes « places » de marché comme l'a proposé M. J. Lautier pour Berniquaut à l'époque gauloise (Lautier 1977: 180-191). On ne peut, comme on le voit à partir de leur seule description, dater ces sites de hauteur, d'autant plus qu'ils ont été occupés tardivement.

Du matériel du début des XIII° siècle et XIV° siècle (céramiques, boucles) y a été retrouvé.  Leurs structures existantes ne sont pas en fait datables par elles-mêmes (à l'exception de Berniquaut). Le seul élément qui incite à les dater du Haut Moyen Age est la présence d'une église à vocable mérovingien.  Tous en effet sont associés à un lieu de culte plus ou moins bien attesté : soit par l'hagiotoponyme (tel Saint-Barthélémy), soit par la présence de l'édifice comme à Saint-Sauveur et Saint-Chipoli. On ne connaît pas de vocable pour Berniquaut, mais les sources écrites y mentionnent la présence d'églises (14). En revanche, son toponyme est un édifice non négligeable.

 

6. TRANSFORMATION DU PAYSAGE AU XIIe SIECLE.

 

Les châteaux sont dans notre région à l'origine de la plupart des villages actuels: Saint-Amancet, Dourgne, Massaguel, Verdalle, Escoussens, Labruguière, Aussillon, Hautpoul.  L'implantation castrale apparaît comme un phénomène « révolutionnaire » dans l'histoire du peuplement.  Elle entraîne le regroupement de la population qui jusqu'alors apparaissait essentiellement dispersée. En effet, nous n'avons par reconnu d'habitat groupé pour les époques antérieures (antiquité et début du Moyen Age). Seuls les camps de hauteur ont peut-être amorcé ce phénomène.

 

 

6.1. LE PROBLEME DES SOURCES.

 

 

Des châteaux ont aujourd'hui disparu. Pour certains même, l'emplacement reste incertain et leur existence nous est signalée uniquement par les textes ; ainsi le château de Dourgne détruit par une carrière au début du siècle, les mottes castrales de Saint-Amancet et de Verdalle totalement arasées.

Devant l'absence de vestiges anciens qui auraient pu permettre une analyse archéologique, nous devons nous appuyer sur les textes ; ils sont malheureusement peu nombreux et peu descriptifs (16). Les mentions qu'ils nous donnent sont tardives et souvent indirectes. Pour la plupart (8 sur 12) la première mention qui atteste leur existence est celle du seigneur des lieux et non du château lui-même.

 

La date de création de ces châteaux est donc inconnue. Ce problème de chronologie se pose également pour l'implantation du village castral.

Avons-nous un regroupement progressif ou immédiat de l'habitat auprès du château ? Nous l'avons dit, les sources écrites de par leur nature ne sont pas riches en descriptions. De plus, elles nous donnent un vocabulaire « spécialisé » qu'il est malheureusement difficile d'interpréter.

Posons la question pour chaque site :

 

Dourgne : il est successivement désigné comme « castrum » vers 960, « castellum » en 1035 (17). Le site, un mamelon rocheux ne pouvait contenir à la fois un château et un village. « Castrum » de même que « castellum » ne désigneraient ici que le château.

 

Pour Escoussens, un texte de 1187 (18) nous parle du château ("castel) et du« barry ». Le terme de barri pourrait désigner ici l'habitat groupé non fortifié. A moins que le terme de « castel » ne définisse pas seulement la résidence seigneuriale, mais englobe également un espace villageois fortifié déjà présent à cette date. Auquel cas, barri correspondrait à une extension de ce premier village.  Un siècle plus tard, en 1290, les coseigneurs du lieu se partagent « castrum et muros »(19). A quoi correspond cette expression ?

 

Labruguière est nommée dans un hommage « castrum H(20). Vingt-sept ans plus tard, on parle de "villa "(21). Doit-on distinguer ces termes, ou sont-ils synonymes Les sources sont plus claires

 

pour le cas d'Haut­Poul ; le « castrum » de 1212 (22) désigne bien le village fortifié dans lequel se trouve la tour seigneuriale (& quotturrem castri ").

 

Montmoure apparaît en 1246 comme un « castrum s(23).  Le terme extrait d'un acte de partage concerne probablement le château.

 

Le castrum de Verdun (Berniquaut) du début du IX° siècle désigne certainement un village fortifié. Par contre, en 1141 (24), un texte parle d'un « castellare et castellum »» appartenant au vicomte de Béziers. Ce texte nous décrit un village avec ses fours, ses églises et ses maisons (furnis ipsis, ecclesiis et localibus mansionum »). Des termes « castellare » et « castellum , lequel désigne le village ? Le second désigne-t-il un château ? Précisons que les fouilles n'ont pas repéré de bâtiment ou d'emplacement que l'on pourrait identifier comme un château (mais les fouilles sont partielles).

 

Le « castrum » de Verdalle est ainsi décrit par un texte de 1153 (25): «...ibi in turribus vel muris, vel fos­sis... ». L'acte précise la présence dans le « castrum » de maisons (a illic mansionem fecerint vel stativam habuerint »). Le terme de « castrum » semble désigner un ensemble plus important qu'un château, surtout quand on sait que le château de Verdalle ne semblait être qu'un château sur motte (26).

On le voit, l'ambiguïté du vocabulaire ne permet ni de définir les sites, ni de cerner leur chronologie.

 

 

D'autres textes seraient nécessaires pour comparer et affiner l'analyse de ce vocabulaire.

  

(16) La plupart des textes sont des hommages.

(17) Vers 960 ; H.G.L., T.V., col. 237.1025 ; H.G.L., T.V., col. 381. 1035; H.G.L., T.V., col. 413.

(18) C. BRUNEL, n° 232, 2.

 

 

6.2. L'implantation castrale.


 

Les informations sont pauvres, mais l'on peut tout de même dresser un état de nos connaissances. On arrive à distinguer chronologiquement deux groupes castraux.

 

Le premier comprend Dourgne, Hautpoul, Labruguière et probablement Berniquaut (bien que pour le moment, la présence d'un château sur ce site ne soit suggérée que par la mention de son seigneur). Dourgne et Hautpoul sont les centres des seigneuries parmi les plus puissantes de la région. Labruguière et Berniquaut sont des châteaux vicomtaux. Labruguière appartenait au vicomte de Lautrec, Berniquaut au vicomte de Béziers (jusqu'en 1141) en partage avec l'abbé de Soréze(27). Malheureusement, on ne peut s'appuyer sur les sources pour confirmer leur ancienneté.

 

Si Dourgne est attesté dans les années 960 (28), si les fouilles de Berniquaut confirment une continuité dans l'occupation du site depuis le Haut Moyen Age, Labruguière et Haut­poul restent plus incertains. Un texte de 985 parle de« illa convenientia de illa Brugueria et illa garda » (29), et M. Cayre prétend que les seigneurs d'Hautpoul existent depuis 960 (Cayre 1972 : 13) (Mais je n'ai pas trou>vé de texte le confirmant). Seul leur statut tend à désigner dans ces quatre châteaux une première implantation castrale.

 

Le second groupe pourrait être plus récent : Aussillon, Caucalières, Escoussens, Verdalle, Massaguel

 

Montmoure. Ils n'apparaissent dans les textes qu'à partir de la deuxième moitié du XII° siècle et la première du XIII° siècle. La plupart dépendent des grandes familles précédemment citées. Ainsi, la famille de Dourgne possède les châteaux de Verdalle (1153) (30) et d'Escoussens (1185) (31). La famille d'Hautpoul tient Aussillon (1167) (32) et probablement Caucalières (33).
    La localisation de ces châteaux est diverse.

 

           

 

 Dourgne et Hautpoul occupent des sites de hauteur. On a choisi pour leur installation des lieux élevés et naturellement défendus. Hautpoul s'est perché sur une roque, à 518 m d'altitude Dourgne se trouvait au sommet d'un mamelon rocheux (aujourd'hui détruit, sa hauteur reste inconnue, + de 300 m), au débouché de la vallée du Taurou. Labruguière occupe un plateau dominant le Thoré.

 

Nous trouvons aussi Aussillon perché sur une roque (355 m) située sur la pente est de la vallée d'Aussillon. Escoussens occupe un promontoire rocheux (300 m) au sommet d'une colline. Le « vieux Fort » de Caucalières entre dans cette catégorie ; bien que situé dans la vallée du Thoré (au nord du Piémont), c'est une roque (ici avons-nous peut-être un aménagement mixte : accentuation du relief naturel par accumulation de terre rapportée du fossé) sur un éperon barré (270 m) dominant le Thoré. Un troisième groupe est à distinguer : les châteaux de plaine.

 

 N'ayant pas bénéficié des possibilités du relief, ils ont opté pour le système de la motte castrale : Montmoure, Verdalle et peut-être Saint-Amancet sont des châteaux sur motte. Les caractères de ces tertres nous échappent : Saint-Amancet et Verdalle ont disparu. Montmoure seul permet une analyse. Nous avons là l'exemple d'une motte avec basse cour, formée semble-t-il à partir d'un léger relief accentué par un apport de terre.

 

(19) A.D.T., H. 190.

(20) H.G.L., T. VIII, col. 205 et 1039.

(21) H.G.L., T. VIII, col. 1606.

(22) PIERRE-DE-VAUX-DE-CERNAY, op. cit., p. 1-3.

(23) A.D.T.,. H. 190.

(24) H.G.L., T.V., col.1046.(25) H.G.L., T.V., col. 1140. (26) Compoix de 1606.

(27) H.G.L., T.V., col. 1046. (28) H.G.L., T.V.,col. 237.

(29) H.G.L., T.V., col.301. La datation proposée par les auteurs de H.G.L.(985) reste à confirmer. Les recherches en cours de M"°Hélène Debax sur le cartulaire des Trencavels tendent à dater ce texte de la deuxième moitié du XI° siècle.

(30) H.G.L., T.V., col. 1140.

(31) C. BRUNEL, n° 232, 2. (32) A.D.T., H.

(32) A.D.T., H. 2.

(33) Jourdain de Saissac, seigneur d'Hautpoul est le premier seigneur de Caucalières cité dans un texte en 1240. Information tirée de CAYRE 1972, p. 152-153.

 

 Berniquaut est dans sa première appellation, « Verdun », de formation gauloise. Son deuxième nom (Berniquaut) est lui de formation germanique (15); et peut faire référence à la réoccupation du site gaulois au Haut Moyen Age.

La nature de ces sites est également difficile à définir. Ces « habitats perchés » connaissaient-ils une occupation permanente, y avait-il déjà une concentration villageoise ?

Ou bien étaient-ils des camps-refuge ne connaissant qu'une occupation temporaire? Dans quel le mesure peut-on voir dans ces sites de hauteur l'image d'un perchement de l'habitat ?

fouille archéologique, j'avancerais donc une hypothèse de camps de hauteur du Haut Moyen Age, tout en remarquant leur nombre assez exceptionnel.

 

                 

 

 

Cette diversité dans la répartition des sites castraux reflèterait-elle celle de la population ? Ces châteaux se sont-ils implantés parmi la population existante, ou ont-ils cherché à l'attirer?

 

6.3. L'organisation de l'habitat  autour des châteaux.

 

Quand s'est formé le village ? Est-ce un mouvement progressif, étalé dans le temps ? Par les textes, nous apprenons : qu'en 1153, Verdalle était un village fortifié (« castrum »); en 1187, Escoussens possédait un habitat groupé et peut-être fortifié ; Hautpoul en 1212 apparaît constitué avec son village castral en haut et un faubourg protégé au moins par un ravin (34). Pour les autres sites, les textes sont trop imprécis pour pouvoir les interpréter. Mais le mouvement de regroupement semble en place à la fin du XIè siècle. L'organisation de l'habitat est commandé par l'emplacement du site castral. A Hautpoul, château de hauteur, la pente nord de l'éperon est la seule qui offrait des possibilités d'accueil (fig. 6). Les maisons se sont alors alignées sur ce versant, le long d'une rue unique qui suit l'axe du promontoire (Nord-Sud). Plus parlant est le cas de Dourgne : le mamelon rocheux supportant le castellas étant trop exigu pour abriter la population, celle-ci s'est installée près du château, mais sur un site différent ; sur le flanc est de la vallée du Taurou. Pour les châteaux de versant ou de plaine, l'habitat ayant la place nécessaire a pu se regrouper autour ou au devant de la résidence seigneuriale. Aussillon par exemple, forme un village quadrangulaire autour de la roque (fig. 8). Escoussens et Verdalle sont organisés en demi-cercle au devant du château

 

.La situation des villages est étroitement liée à celles des châteaux. Approfondir la recherche sur ces derniers' permettrait de mieux comprendre la formation des villages.
 

6.4. L'isolement des églises.
 

Ce mouvement de regroupement auprès d'un château se fait aux dépens de la vieille église paroissiale. Dans la plupart des cas, l'édifice paroissial se retrouve isolé de l'agglomération villageoise. C'est le cas d'Hautpoul, Verdalle et Aussillon où le château s'est installé sur un site proche, mais distinct. Pour Escoussens et Caucalières, le site castral se trouve auprès du lieu de culte déjà présent (Saint-Saturnin et Saint-Jean-Baptiste vocables respectifs, attestent de l'antériorité de l'église). Labruguière est le seul exemple où l'église semble s'être déplacée de son site originel (situé à 1 km) pour s'installer sur le site castral installé sur un site proche, mais distinct.

Dans presque tous les cas, l'église est antérieure au château ; il n'y a pas de création nouvelle. La présence des châteaux touche davantage la répartition de l'habitat dans la paroisse que les limites de celles-ci. Montmoure est le seul exemple de création de paroisse à la suite de l'installation d'un château qui vient perturber le découpage carolingien. Nous avons-là le cas d'une paroisse de la fin du Xe siècle-fin XII, siècle : minuscule, de forme trop régulière pour être ancienne (rectangulaire), patronnée par sainte Madeleine dont le culte ne se développe qu'au XIe siècle (Baudot, Chaussin 1961-1964: T. VII, p. 526) et formée aux dépens d'une paroisse plus grande.
Jusqu'à présent, les villages que nous avons présentés ont pour centre de regroupement le château.

Aucune église ne semble à l'origine d'un habitat groupé. On ne connaît pas d'exemple de cimetière habité, phénomène fréquent en Lauragais (Cazes, Dauzat, Passelac, Vacquer 1987, p. 15-18), à l'exception peut-être de Saint­Saturnin d'Escoussens qui est perchée sur une roque (avec l'ancien cimetière) face au château. Mais par la suite, ici aussi, c'est le château qui semble avoir fixé l'habitat.

Le seul exemple reconnu d'un établisssement religieux à l'origine d'un village, est celui de l'abbaye bénédictine de Soréze, fondée au début du IXe siècle (816 ?) (35). Un regroupement semble apparaître à partir de la première moitié du XII° siècle (1120, 1141 (36)), avec un habitat qui ne semble pas encore fortifié mais qui le devient.

 

(34) PIERRE-DE-VAUX-DE-CERNAY, op. cit. p. 1-3. Il mentionne des ravins au pied du village qui, une fois franchis, permirent aux assiégeants de pénétrer dans le premier faubourg.

(35) H.G.L.,T. II, col. 111. L'article de fondation daté de 816 est un faux. Voir l'étude de E. MAGNOU-NORTIER 1974. Il n'en reste pas moins que l'abbaye fut fondée vers cette date. Oâ la retrouve citée en 819 dans la « Notitia de servitio monasteriorum ».

(36) 1120: < Gallia Christiana. T. XIII, Inst. col. 266-267 bu A.D.T. 2J1, Sinopsis, fol. 8-9. 1141 : H.G.L., T.V., col. 1046.

 

7 VERS LE PAYSAGE ACTUEL :

 

DERNIERES TRANSFORMATIONS,

 

Le phénomène de concentration de l'habitat se poursuit au XIII° siècle. Des villages neufs se créent (Mazamet, Saint-Alby, Dourgne 2, Massaguel, Durfort) et les agglomérations déjà établies s'agrandissent.

 

7. 1. Evolution des premiers regroupements

 

Les XIIIe et XIV° siècles sont marqués par le développement des centres préexistants. Labruguière, Soréze<, Escoussens, Hautpoul et également Aussillon possèdent des faubourgs ou barris qui se sont greffés sur le centre villageois ancien.

Labruguière témoigne d'un agrandissement à la fin du XIIIe siècle ; la place couverte datée de 1266 (37) ne marque-t-elle pas un développement de l'habitat ? Hautpoul possède au moins un faubourg en 1212. A Escoussens, le terme de « barri » apparaît dans les textes dès la fin du XIIe siècle (38). Nous avons là, la  preuve que les centres anciens n'ont pas cessé d'attirer la population. Cette continuité dans le mouvement de concentration semble toucher essentiellement les centres de regroupement de la plaine et du piémont.

   En effet, le XIVe siècle est également marqué par la désertion de certains sites perchés. D'après la tradition, l'actuel village de Dourgne serait la reconstruction dans la plaine, du vieux village (« vieille ville ») situé sur la pente est de la vallée du Taurou. La désertion de Berniquaut semble s'amorcer à la fin du XIII° siècle (les fouilles n'ont pas révélé d'occupation après le XIII° siècle).

C'est peut-être là la manifestation d'un mouvement de descente de la population à la fin du Moyen Age. Mais d'autres exemples seraient nécessaires pour généraliser cette hypothèse, car nous avons le contre exemple d'Hautpoul ; ce village de hauteur ne semble pas avoir connu de désertion et il y a bien au XIV° siècle, coexistence des deux agglomérations : Hautpoul et Mazamet dans la plaine (39).

 

7. 2. Les « villages neufs » du XIIIe-XIVe siècles.


 

Ce phénomène apparaît dans les sources au cours du XIIP siècle. Il semble poursuivre le mouvement de regroupement de l'habitat amorcé précédemment.

Ces nouveaux villages sont tous situés dans la plaine (Mazamet, Saint-Alby, Dourgne 2(40)) ou au débouché des vallées (Massaguel, Durfort), toujours au bord d'un ruisseau (on ne connaît aucun exemple sur les hauteurs). Ils se distinguent aisément des villages précédents par leur plan

 

 

 

 

Les maisons s'organisent de part et d'autre d'une ou plusieurs rues parallèles : une rue unique à Saint-Alby, deux à Durfort, trois à Dourgne 2. Installés sur des sites dépourvus de> qualités défensives.   

 

(37) A.D.T. AA 1.

(38) C. BRUNEL, op. cit, n° 232, 2.

(39) 1373, Charles V autorise les consuls dits « d'Hautpoul et de Mazamet » à entourer cette dernière d'un rempart et d'un fossé, J. MIQUEL 1880, p. 44-70.

(40) Nous appelons Dourgne 2 le deuxième village qui correspond au village actuel, afin de le dissocier de Dourgne château de 960. 

 

(sauf le cas de Dourgne 2), ces agglomérations ont aménagé leur défense : le fossé et l'enceinte sont les deux éléments qui assurent leur protection. L'enceinte est parfois simplement constituée par la façade des maisons parfaitement alignées (Dourgne, Durfort). Le fossé correspond dans un certain cas au ruisseau qui longe le village (Aiguefonde, Durfort). On retrouve ici le problème de datation de ces défenses. aucun indice ne permet d'affirmer que ces villages furent fortifiés au moment de leur fondation. L'enceinte de Saint-Alby n'est mentionnée qu'au XVI° siècle (41), elle est cependant antérieure puisque le document parle alors de « remparrer » le village. Pour les autres agglomérations, ce sont les compoix des XVII° et XVIII° siècles qui nous indiquent la présence d'une muraille ou/et d'un fossé. Toutefois, dans le cas de villages tels Dourgne 2, Durfort ou Aiguefonde, où les maisons ont fonction d'enceinte, ne peut-on pas penser que le village fut fortifié dès sa création ?

 

A l'intérieur, on ne trouve aucun établissement seigneurial ou religieux qui soit à l'origine de ces agglomérations. C'est là la seconde distinction essentielle d'avec les villages précédents. Ils ne possèdent pas de noyau de regroupement. L'église dans le cas d'une création récente, probablement liée avec l'établissement du nouveau village, tels Saint-Jean-de-Massaguel ou Sainte-Claire­d'Aiguefonde, est édifiée à l'extérieur de l'enceinte. Peut-être parce que sa création est postérieure à celle du village? Dans les cas de Mazamet, Dourgne et Durfort, la présence de l'église dans le village est bien postérieure à la fondation de celui-ci. On a déplacé l'église paroissiale à la fin du XV°/début XVIe siècle, pour plus de commodité.

 

Le château est inexistant comme à Dourgne 2 ou Mazamet ; ou bien réduit à une simple « maison seigneuriale » qui a perdu sa situation et sa fonction militaire (c'est le cas à Saint-Alby et à Durfort) ; ou bien extérieur à l'enceinte villageoise (exemples de Massaguel et d'Aiguefonde). A cette époque (XVIII°-XN° siècles), les chartes de coutumes se multiplient, les consuls apparaissent (Escoussens 1288, Soréze 1330, Durfort 1357, Mazamet Hautpoul 1373 (42)).

 

Ce phénomène de « nouveaux villages » de plaine ou de bas de pente tend à renforcer l'hypothèse d'une descente de la population au Bas Moyen Age.

 

 

un perchement de l'habitat (43).
    Il apparaît ainsi difficile de trancher en faveur de l'une ou de l'autre hypothèse ; descente ou perchement ? Mais doit-on trancher? Ce que l'on peut dire, c'est que le mouvement de descente qui semble débuter à cette période, a abouti au XVe siècle, à la fixation définitive de l'habitat dans la plaine et le Piémont. En revanche, le perchement du Castlar et de Contrast qui semble lié à une période d'insécurité, et plus largement à la crise du XIVe siècle, ne leur permettra pas de subsister au-delà de ce siècle.

 

7.3. Les Maisons Fortes du Bas Moyen Age.

 

   L'étude de leur plan permet de constater quelques analogies (fig. 13). Elles sont toutes constituées d'un vaste corps de logis carré, rectangulaire ou en L, flanqué aux angles d'une ou plusieurs tours, de section ronde pour la plupart, mais on en rencontre également de plan carré (Verdalle). Ces édifices étaient fortifiés dans la plupart des cas par un simple fossé (Montmoure, Aiguefonde). M. J. Miquel date ce type d'édifice dans le Rouergue, des XV°-XVI° siècles (Miquel 1981: 75-91).Cette chronologie semble confirmée dans la région ; en effet, une moulure de porte du XV° siècle est conservée au château du Massaguel,

 

(42) Pour Escoussens : Th. AZEMAR, 1899, p. 128. Pour Soréze : Gallia Christiana, T. XIII, col. 364. Pour Durfort : Cartulaire de Soréze, fol. 183. Pour Mazamet : J. MIQUEL 1880, p. 65.

(43) La première mention de Contrast date de 1237, il s'agit d'un accord entre les seigneurs d'Escoussens et de Dourgne rédigé par le chapelain de Contrast. Th. AZEMAR, 1910, p. 76.

 

 

celui de Verdalle comporte sur une des tours des ouvertures à meneaux datées du XVIe siècle. Il reste à déterminer si cet état est d'origine ou s'il est le résultat de remaniements d'un édifice plus ancien. En effet, il est difficile de déterminer le début du mouvement d'isolement de la demeure seigneuriale. Les édifices très remaniés n'ont rien conservé, ou très peu, de leur architecture d'origine, si ce n'est le plan. Ils sont, pour la plupart, mentionnés dans les documents, au XVe siècle ou au XVI° siècle, mais commencé plus tôt. Ainsi, Aiguefonde est indirectement mentionné au XIII° siècle (44) et le château de Latour de Labruguière a conservé son appareil du XIII° siècle.

 

 

 

              

 

8.CONCLUSION.  

                          

Dès l'époque antique on a le sentiment d'une occupation dispersée dans la plaine et le bas du versant (fig. 14), relativement importante. Cette répartition ne semble pas subir de grands bouleversements à l'époque suivante. Au contraire, la présence et la localisation des églises à vocable ancien suggèrent une continuité dans l'occupation du Haut Moyen Age. Peut-être même peut-on penser que ces lieux de culte ont plus ou moins contribué à fixer cet habitat hérité de l'antiquité. Toutefois, notre méconnaissance de l'habitat dispersé ne permet pas de pousser plus loin les interprétations.

L'habitat groupé est mieux éclairé par la documentation. Les premiers regroupements d'habitats sont consécutifs à l'apparition des châteaux, vers les XIe-XIIe siècles. Les sites castraux vont peu à peu devenir des centres villageois et ce, aux dépens des églises qui semblent perdre leur pouvoir attractif.

A côté de ces villages castraux qui restent un phénomène du Moyen Age central, apparaît un autre type de village fortifié: les villages à plan régulateur, dont l'organisation semble influencée par le mouvement des Bastides. Ces villages indépendants de toute structure ecclésiale ou castrale se développent aux XIII°-XN° siècles. A la fin de cette époque, le paysage actuel semble fixé. La population a privilégié la plaine et le bas du versant.

 

(44) 1275, indication communiquée par Mm° Habert d'Aiguefonde.

 

  

Si le phénomène de l'habitat de plaine nous apparaît relativement clair, de nombreux points restent obscurs, bloquant les conclusions de l'enquête. L'un concerne la coexistence des sites de hauteur du Haut Moyen Age avec les sites de plaine. L'incertitude qui pèse sur l'origine et la nature de ces « camps de hauteur » rend difficile l'analyse des mouvements de population. S'ils traduisent un perchement de l'habitat, à quelle époque ?  

  Quelles conséquences ont-ils sur les sites de plaine? On retrouve ce phénomène de perchement aux XIIe et XIVe siècles avec les sites de Contrast et du Castlar de Durfort. Au même moment, il semblerait, à l'exemple de Berniquaut, que les sites précédents se dépeuplent, alors que de nouveaux groupements villageois apparaissent dans la plaine et les vallées (tels Massaguel ou Durfort). Les mouvements (montées et descentes) de la population nous échappent. A quoi rattacher ce phénomène des sites de hauteur? Quelles relations ces habitats de hauteur avaient-ils avec les habitats de plaine ? Etaient-ils complémentaires ou indépendants ?

Autre problème déjà évoqué plus haut, est à poser l'absence apparente du phénomène des villages ecclésiaux.

 Quand on sait l'importance de ce type de regroupement villageois dans le Lauragais et le Razès (Baudreu, Cazes, 1987: p. 447-449), ou dans l'Albigeois(Fabre, 1988).

On peut se demander si cette absence vient de la difficulté à les reconnaître dans le paysage actuel ou de l'originalité de la région

  

     PLAN DES MAISONS FORTES

                                 

CARTE DES SITES

 

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Pousthomis 1981: POUSTHOMIS B. - L'apparition de la céramique glaçurée dans la région de Soréze et Revel. 203 p. (Maîtrise d'Histoire - Archéologie, Toulouse-le­Mirail, 1981).

Roblin 1978: ROBLIN M. - Le terroir de l'Oise aux époques gallo-romaine et franques: peuplement, défrichement, environnement. Paris, Picard, 1978, 346 p.

Viala 1967: VIALA. - Etude morphologique du versant nord de la Montagne Noire. (Maîtrise de géographie, Toulouse­le-Mirail, 1967).

 

 

 

 

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